Les maîtres d’ouvrage d’utilité publique sont prédestinés à contribuer à une densification qui soit de qualité. Mais il faut beaucoup de savoir-faire et de minutieux processus pour éviter les risques ainsi que des écueils au plan juridique. Telle est la conclusion du Forum des coopératives d’habitation suisses consacré au thème «Densification et qualité de l’habitat: chances, défis, solutions». La grande affluence au congrès a montré que les coopératives d’habitation se préoccupent des défis actuels auxquels est confronté le secteur de la construction.
500 représentants de coopératives d’habitation de toute la Suisse, des autorités, des entreprises ainsi que des spécialistes se sont réunis aujourd’hui à Lucerne pour prendre part au Forum des coopératives d’habitation suisses. Sous le titre «Densification et qualité de l’habitat: chances, défis, solutions», le congrès a mis en lumière les questions auxquelles sont aussi confrontés les maîtres d’ouvrage d’utilité publique: comment créer davantage de logements face à la croissance démographique et à l’augmentation de la consommation de surfaces, sans pour autant accélérer le mitage du territoire? Comment réussir une densification vers l’intérieur à des loyers abordables tout en garantissant une grande qualité du logement? Que faut-il pour que les projets de densification trouvent une acceptation et que la construction de logements à loyer ou à prix modérés ne soit pas bloquée par des oppositions?
L’habitat d’utilité publique à la clé de la densification
Dans son exposé introductif, la principale intervenante, Regula Lüscher, a clairement indiqué que la réussite de la densification n’exigeait rien de moins qu’un changement culturel. Cela implique par exemple des constellations d’acteurs mixtes, de la coopération plutôt que la pensée cloisonnée, de l’agilité et de la participation. Il serait souhaitable que les maîtres d’ouvrage d’utilité publique assument un rôle plus actif dans ces processus, a souligné David Kaufmann, professeur à l’EPF. Ses recherches ont montré que la densification était mieux acceptée lorsqu’elle était mise en œuvre dans un esprit social et écologique, c’est-à-dire lorsque les projets étaient réalisés par des maîtres d’ouvrage d’utilité publique, qu’une grande partie des logements était prévue à des loyers basés sur les coûts et que des espaces verts publics ainsi que des mesures climatiques étaient également inclus. Sibylle Wälti, chercheuse en développement territorial, a également souligné que les quartiers denses, durables et vivants, où tout est à proximité, les dénommés «voisinages-de-10 minutes», devraient compter au moins deux fois plus d’habitants que d’employés. Pour cela, il faut disposer d’un nombre suffisant de logements abordables. (wbg-schweiz)
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